Thailand

Derniers jours à Bangkok

A nouveau, je n’étais pas sûre de l’endroit où j’allais arriver sur Bangkok, une chose de sûr, c’est qu’il serait hors de question d’utiliser le taxi,  y a toujours d’autres moyens. Arrivée à l’autre bout de Bangkok, plus loin encore que le floatting market que j’avais visité, je sais  que le taxi me coûterait une jambe,  la sécurité nous dirige vers les taxis et je cherchais la station des bus,  les

autres suivent le troupeau tandis que j’essaie de m’en éloigner, après la deuxième fois où le gars de la sécurité tente de me remettre dans la file d’attente pour le taxi,  je fini par lui demander où se trouvait le bus 507 pour la gare de Hua Lamphong, ce qui me semblait le plus judicieux.
Il m’indiqua le chemin, heureusement que ces bus de locaux affiche quand même le chiffre dans une langue compréhensible car le reste est bien en thai. 12baht le trajet de presque 1 heure.
Le soleil commence à se lever aussi vite que mes yeux se ferment. La fatigue du voyage se faisait ressentir.

J’avais réservé une chambre d’hôtel à côté de la boutique Bangkok ink tattoo afin d’être au plus proche,  je me doutais bien qu’une séance d’une heure de tatouage au bambou ne m’aurait pas permise de supporter un long trajet de retour à l’hôtel sous la chaleur de plomb de Bangkok.
Je suis arrivée beaucoup trop tôt à l’hôtel qui, sérieusement, ne m’inspirait pas confiance. Je devais attendre près de 3 heures pour le check-in. L’hôtel sentait la moisissure mais je ne pouvais plus annuler la réservation.

Pour me garder éveillée,  je me dirige vers la boutique pour voir comment c’est, évidemment c’est encore fermé mais vitré,  je vois l’intérieur. Ça à l’air bien propre, je repasserai à l’ouverture pour confirmer mon rdv. Je vais au 7eleven afin d’y prendre une sacré dose de café en attendant mais rien y fait, je somnole.
Midi sonne et je retourne chez le tatoueur, nous discutons pendant un long moment de mon passé, de mes principes de vie, on me présente le maître disciple d’Ajarn Orh, le maître accepte de me donner la bénédiction pour activer ce tatouage magique qui sera ma protection pour mon futur. Quelques règles sont à maintenir et pour ma part, certaines faisaient déjà parties de ma vie. Rendez-vous pris pour midi le lendemain, retour à l’hôtel, je me prépare à sortir, me promener, faut que je reste en mouvement pour me garder éveillée. Je ne vais pas perdre mon temps à dormir, afin de profiter de mes derniers instants dans cette fabuleuse ville. Je ne suis pas loin des centres commerciaux,  je zigzag entre les shopping mall pour mon café et l’extérieur pour la chaleur.
Sachant que lors de mon retour en Belgique,  un choc thermique va me faire très mal. Je profite donc de ces 30 degrés et de ce soleil lumineux à souhait. Je passe ma journée et ma soirée à errer sans but,  à penser à mon futur tatouage, son emplacement,  faut savoir que pour une femme, un tatouage sacré ne peut se faire qu’au dessus de la taille.
Lendemain, dernier jour, dur de se dire que c’est belle et bien le dernier jour, ce pays m’a donné une envie,  celle d’y habiter, de travailler à Bangkok, plus qu’à Manille d’ailleurs. Je répétais sans cesse que je vivrais ou finirai les vieux jours aux Philippines mais exercer mon nouveau métier à Manille ne m’intéresse pas. Pourquoi ? Je n’en sais rien.
Une certitude   c’est que j’y reviendrai !

De ce pays, je suis tombée sous son charme,  est-ce le fait de l’avoir parcouru seule ou le fait d’y avoir eu une sorte de thérapie à mon mal être ? est-ce que comme les mains d’une masseuse, ce pays à façonner mon esprit ? je n’en sais rien mais il m’a permis d’y voir plus clair, d’être lucide, de ressentir le courage dans mes trips et surtout de lever ma tête et de continuer quoi qu’il advienne.
Midi arrivant à grand pas, je me dirige vers la boutique BBK ink tattoo. Je ne déjeune pas avant. Je me suis souvenue que lorsque j’avais fait mon tattoo maori sur les côtes de gauche par moment la douleur était tellement forte que je risquais l’évanouissement.
Une jeune femme me prend en charge,  me prépare et m’explique le processus.
La boutique est extrêmement propre,  elle me fait remplir un questionnaire que même en Belgique, je n’ai jamais eu.

Cette boutique va jusqu’à filtrer son air afin d’être dans les meilleures conditions pour se faire tatouer ainsi elle est reconnue comme une des meilleures boutiques mondiale.
J’ai choisi le “Sak Yant Hat Taew” le tatouage magique,  la prière des cinq lignes avec les rituels et les chants,  fait par des disciplines d’un moine bouddhiste. Ce tatouage est pratiqué avec une Sak Mai, un long bambou taillé en pointe ou le Sak Khem, longue tige de métal se terminant par une pointe. Ce rituel qui allie animisme,  Bouddhisme et bramanisme, ils sont considérés comme magique pour leur porteur, ils lui accorde des pouvoirs mystiques, de chance et surtout de protection.
Que signifie t’il ? En résumé :Protége le domicile,  protection contre les malédictions et le mauvais karma, apporte succès dans les projets ainsi qu’un charme.

Je m’installe sur la table et je commence a sentir les premiers coups de bambou,  faut savoir que pour des questions d’hygiène ici ils n’utilisent plus le bambou comme matériel mais une sorte de plume de métal le Sak Khem.
A chaque coup donné, la prière s’inscrit jusqu’à l’os et s’imprime dans mon âme à tout jamais. Les douleurs sont extrêmes que je peux à peine respirer, je retiens mon souffle de peur que je ne bouge de trop et qu’il me rate. 7-8-9 coups, il recharge d’encre et je respire. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là,  allongée à compter les coups jusqu’à ma prochaine inspiration… Jusqu’au moment où son assistante me signale qu’il me reste une bonne dizaine de minutes.

Après une bonne heure de passée au total, je me redresse et je m’installe mains jointes en prières près du maître, pendant le chant, il applique un onguent sur le tatouage en faisant des spirales. Cest ainsi qu’il active la magie. Je lui donne en offrande un panier de fruits, fleurs, cigarettes et mille baht afin de remercier les dieux pour leur protection. Il répète le yantra et me donne sa bénédiction en me faisant porter le masque d’or du dieu. Je le remercie et promet de respecter les principes acquis et qui maintiendront la magie et la protection.

Je retourne à l’hôtel, afin de me coucher car ma peau me brûlait et mes côtes irradiaient. Je suis restée un moment ainsi a réfléchir sur ce que j’ai aimé le plus à Bangkok et en fermant les yeux refaire un résumé avec des flashs d’images de mon voyage.
Je veux te retourner à Chinatown pour prendre quelques épices, je voudrais repoduire la fameuse soupe, Tom yam soup et trouver des pièces pour mes créations.

J’arrive à l’entrée de Chinatown, je tombe sur un coréen qui me demande le chemin vers un temple de ce côté là , je lui propose de l’accompagner jusque là puisque c’est le mien aussi,  on fait connaissance,  Kim, j’avoue ne pas avoir osée demander s’il est du Nord ou Sud! Je lui explique ce qu’il y a à voir de ce côté et on se quitte au palais.

J’ai passé toute mon après midi à faire des emplettes pour mes créations de bijoux et pour les épices.

Il se fait tard,  la nuit est déjà bien présente, je retourne à l’hôtel pour y déposer mes affaires et prépare mes bagages afin que je puisse ressortir dîner,  je traîne dans la forêt se trouvant au dernier étage de l’emporium avant de me rendre compte qu’il est passé 22h et que les restaurants du centre commercial se ferment.
Je redescends dans la rue et repère une ruelle avec des inscriptions japonaises, j’y dîne bien, le dernier restaurant que je me fait de Bangkok.

Voilà, le jour du départ,  à la fois triste de partir et à la fois heureuse d’avoir découvert ce pays. J’ai promis à plusieurs personnes rencontrés ici que je repasserai les voir et je me suis promise que plénitude revienne avec moi, je ferais tout pour maintenir mes promesses.
C’est avec les images pleines la tête, le sourire aux lèvres, les yeux brillants et plus forte que jamais que je reviens en Belgique.

Merci d’avoir été nombreux à le lire,  j’espère que par moment c’était exaltant ou du moins juste assez intéressant pour être lue 🙂

Prochain voyage,  Peru ! Dans le premier trimestre… Reste à confirmer.

A bientôt pour de nouvelles aventures,

Votre dévouée Ninve.

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