En attendant le bus pour Phuket. …Mes pensées à Hua Hin.

Pendant que je marche sous la pluie tentant de trouver un endroit où m’abriter, les paroles de Pranee et de son mari me reviennent comme un écho en tête :”On aime aider les autres,  car un jour d’autres nous ont aidé et même si l’on ne le rend pas aux mêmes personnes,  on le rend à d’autres qui ont besoin de notre aide, c’est ainsi que le monde devrait fonctionner .” 

Le karma,  j’y ai toujours adhéré. Aider sans attendre quelque chose en retour, en tout cas jusqu’à un certain point où finalement je me rend compte, assez tardivement parfois, non souvent,  qu’on m’utilise. Malgré tout le mal que j’ai pu recevoir de ces personnes, je ne regrette pas l’aide que j’ai fourni, j’en garde la tête haute car malgré ça,  ils en avaient une réellement nécessité dans leur vie. Et peut-être être pour toute cette énergie que je leur ai fournie,  jusqu’à ce que parfois, je sois entraînée dans les sables mouvants  pendant que je les aident à en sortir…Peut-être que tout cela m’apporte cette chance que j’ai eu aujourd’hui,  enfin ces quelques derniers jours,  avoir eu l’aide d’inconnus, à quelques 9000km de ceux que j’ai aidé. Ainsi, regardant plus loin encore, malgré les douleurs et les difficultés que cela m’apporte une partie du temps avec ceux qui m’ont utilisé et qui m’ont blessé au plus profond de mon être, le reste du temps me permet d’entrevoir de la lumière dans la brisure de mon coeur et ceux qui ont toujours été là pour moi! 

La gentillesse, l’honnêteté et le respect reste mes atouts premiers et je ne peux pas changer ma nature profonde, je resterai ainsi, tanpis. On dit qu’avec le temps on arrive à entrevoir le côté obscur des gens, mais je le verrais plutôt comme un ying et yang, que la vision des Jedis. On ne peut pas être que d’un côté, on peut contrôler ses pulsions mais tout dépendra toujours de notre réflexion, ce qui nous permet de faire la part des choses, de voir ce qui est mal ou bien. Comme de me laisser en plan dans une gare sans le moindre remord alors que j’avais une possibilité d’avoir un justificatif, yeux dans les yeux qui pouvait permettre d’éviter le point de non retour. Un manque de respect pour toute l’aide apportée et tout l’amour donné.

Il est possible que j’en demande de trop, plutôt que rien. Juste un minimum de respect ou un simple merci. Est ce vraiment de trop ? Suis-je si gourmande ?
Comme le disait ma voisine de lit, la douleur se lit dans mon regard mais mon sourire essaie de l’effacer, s’efforcer de sourire fini par payer.  Les gens ont envie de m’aider et de m’aimer… J’ai toujours eu un doute là-dessus, mais je ne peux plus l’avoir.
Ce voyage me permet plus une rencontre avec moi-même,  comme le disait un ami proche, que de découvrir un pays. C’est vrai !
J’entends souvent les gens me dire, quel courage j’ai, la chance que j’ai, le cran que j’ai d’entreprendre, de me lancer dans une nouvelle vie,  suivre des cours à 30 ans et tenter un bachelier, partir à l’aventure seule dans un pays étranger,  être solitaire et savoir le supporter, et j’en passe… Mais au fond de mes trips je n’y croyais pas, je ne croyais pas en moi, j’étais tellement enclin à de l’incertitude,  de la peur et surtout de l’angoisse à chaque changement que j’opérais dans ma vie, chaque décision que j’entreprenais cela m’a valu beaucoup de soucis de santé. Des névralgies, spasmophilie, blocages du dos, entre autre… Je me rend compte que depuis que j’ai entrepris ce voyage, rien de cela n’est pas paru,  enfin si un peu quand je suis arrivée à Bangkok mais depuis, plus rien!
Finalement, je ne croyais pas en moi, mais je le faisais quand même ! Comme quelqu’un qui a une peur bleu du vide mais qui s’approche quand-même et qui saute ! On verra ! Je dis souvent ca ! On verra, on verra ce qui arrivera, ce qu’il adviendra,  tant qu’on n’a pas essayé, on ne sait pas ce que cela donnera! Qui sait ? Au pire.. J’échoue !

Alors oui,  il m’a fallu tout ce temps pour réaliser que je ne devrais pas douter de moi, que je suis assez courageuse et que j’ai du cran, parce-que malgré la peur et les doutes, je le fais.

Merci de me l’avoir souvent répété… Merci d’avoir tenté de m’ouvrir les yeux. Merci à tous ceux qui m’ont toujours supporté même dans mes moments de désespoir et qui sont restés, qui ne m’ont pas rejetée aux pires moments de mon existence ! Milles merci !

Ninve, 

BELIEVE IN YOURSELF!