Le vortex d'énergie de Fuji-san
Le sanctuaire de Kitaguchi Hongu Fuji Sengen
Par ce jour qui marque le début de la saison des pluies au Japon, je prend ma veste et décide malgré tout d’aller me promener.
Au départ, sans but précis sur la grande route qui traverse Fujiyoshida. Je poursuis ma route jusqu’à ce que je me rende compte que je m’approche d’un sanctuaire, celui de Kitaguchi Hondu. La pluie devient de plus en plus forte. Pourtant, je ne m’abrite pas, je continue…
Jusque là, tout va bien! Je passe par un petit village qui se trouve à l’orée d’une forêt, la forêt de Suwa.
Le sadhana
Ce sanctuaire est le passage sacré pour se purifier avant de faire l’ascension de la montagne, sacrée par le shintoïsme depuis le VIIe siècle de notre ère. On est à 850m d’altitude, c’est le point de départ de l’ascension de la montagne sacrée. Il y a environ 9h de marche jusqu’à son point culminant… (Avis aux non sportifs, ce n’est pas une marche de tout repos, il vous faudra tout l’attirail nécessaire pour le faire.)
Cette montagne qui, pendant des siècles, fut interdite d’accès de par la crainte qu’elle inspirait, personne n’osait s’aventurer au plus proche de ses pentes brûlantes. Jusqu’au jour où des religieux bravèrent l’interdiction pour le « Sadhana », l’élévation spirituelle, ce fut le début des pèlerinages sur le Mont Fuji à l’ère Edo (entre 1600 – 1868).
Malgré cela, la montagne était toujours interdite aux femmes, puisqu’elles sont considérées comme impures par cette religion jusqu’à ce qu’une étrangère, Fanny Parkes, eut complété l’ascension en 1867. Finalement, grâce à cela, le gouvernement de l’ère Meiji leva l’interdiction de l’ascension par les femmes.
Ce sanctuaire datant de l’an 110 est inscrit au patrimoine culturel mondial en tant qu’élément de la région du Mont Fuji. Le Mont Fuji est reconnu depuis des millénaires comme sacré et habité par des divinités prestigieuses, il émet un puissant vortex d’énergie pure de la terre.
J’emprunte le chemin orné de cyprès et de cèdres centenaires desquels émanent une puissance naturelle et de lanternes de pierres couvertes de mousses.
Passant par le portail « torii » en bois , l’un des plus grand du Japon (17m, reconstruit tout les 60 ans pour garder cette beauté), à l’entrée du sentier, on ressent l’atmosphère mystique des lieux. Cette énergie qui monte depuis mes entrailles me donne même la force de continuer avec le sourire malgré la pluie. Où est ce que j’ai lu cela dans un manga ?!
Le torii shinto est le portail séparant le monde humain de celui des dieux, il faut s’incliner en le franchissant. Je passe ensuite devant une fontaine gardée par un dragon qui rempli un bassin de pierre, un Temizuya, mis à disposition pour se purifier ou éliminer les énergies négatives.
Une japonaise me montre comment m’y prendre en 5 étapes. On prend une louche remplie d’eau directement de la fontaine de la main droite, on verse sur la main gauche jusqu’au poignet, on change de main et on recommence. Ensuite on reprend la louche remplie de la main droite , et on porte à la bouche, aspire une gorgé d’eau qu’on n’avale pas. Discrêtement, en cachant sa bouche de sa main, on recrache cette gorgée dans la goutière autour du bassin. Pour finir, rincer à nouveau la main gauche avec un peu d’eau, puis tenez la louche à la vertical à deux mains et faites couler l’eau sur les mains et le manche de la louche. Me voilà purifiée 🙂
Le sanctuaire de Kitaguchi Hongu Fuji Sengen est connu pour héberger la puissance de Yamato Takeru, prince issu de la famille impériale et héros de légendes japonaises. Il est aussi un lieu de rendez-vous de voyants/médiums pour restaurer leur énergie. Je ressens une part de cet immense pouvoir en ce lieu chargé de miracles et le fais mien.
Face au bâtiment principal sur la gauche se trouve le fameux Cyprès Sacré de mille ans.
Je décide de prendre une Ema, une plaquette en bois qu’on utilise afin d’adresser nos voeux ou prières aux Kamis (Aux dieux). J’y adresse mes souhaits pour mes proches mais aussi envers la Terre. Je l’accroche au portique à droite du temple pour qu’il soit lu par les Kamis.
Sous cette pluie battante, mon corps est trempé mais purifié, mon âme semble avoir pris de la force de l’énergie environnante, je fais le tour du sanctuaire. Il est juste magnifique sous cette pluie en plein milieu de la forêt du Mont Fuji.
Ma decouverte terminée, frigorifiée et trempée, je me dirige vers la gare du Mont Fuji pour me prendre un bol de ramen bien chaud, avant de prendre le train pour rentrer.
Au soir, un collègue à Nico part et un autre arrive.
On l’emmène au Dohton Buri déguster un bon plat typique japonais.
Ninve