Stone Town, la cité de corail
Nous voyons l’opportunité de visiter Stone Town et Prison Island via l’hôtel avec un guide en bonus dès le lendemain.
Départ au matin, pour un peu plus d’une heure et demi de route en minibus.
Pendant cette traversée, nous constatons que de nouvelles routes sont construites par China civil, une société chinoise experte en ingénierie civile et bien implantée en Tanzanie.
A travers ce paysage de verdure luxuriante, ces routes font une peu tache, mais peut-on blâmer les habitants de vouloir des routes praticables?
Le nom de la capitale est Zanzibar City, la seule et vraie ville de l’île de Unguja. Stone Town étant le nom du quartier le plus ancien de l’île.
Entre l’archipel de Zanzibar, l’île de Zanzibar, nommée en swahili, Unguja et la ville, cela peut parfois prêter à confusion.
Cette archipel se compose de 3 îles principales, Unguja, Pemba et Mafia qui se trouve plus bas. Le nom de Zanzibar aurait été donné par les perses au Moyen Âge. Cela signifie la côte des noirs.
Nous débarquons à Stone Town, près du principal marché Darajani Bazaar, l’âme du quartier, avec ses couleurs chatoyantes et ses odeurs autant nauséeuses qu’enivrantes. Il est constitué de plusieurs ailes ( fruits, légumes, poissons, viandes et épices). Bien qu’aujourd’hui, le commerce des épices aie considérablement diminué, il est important de goûter les épices typiques de Zanzibar. Clous de girofle, poivre, vanille, gingembre, cardamone et j’en passe! Notre guide nous explique que Stone Town fut bâtie avec un mélange particulier de corail et du mortier.
Nous en faisons le tour et le guide nous conseille une échoppe où l’on peut avoir des épices de qualité. Nous terminons notre tour par l’aile de la poissonnerie. Je suis fascinée par les dimensions surprenantes des thons, espadons, raies et autres crustacés vendus à la criée dans ce qui semble être un chaos bien géré.
La partie légumes et fruits de ce marché fut l’emplacement de l’ancien marché d’esclaves dont la ville avait fait sa richesse.
Notre guide nous explique que l’histoire de la ville fut ternie par le commerce d’esclaves.
Un peu d’histoire.
Depuis des temps bien reculés, l’archipel a développé un lien intime avec le monde arabe mais c’est dès 1832, qu’elle connu ce qu’on pourrait appeler un enrichissement majeur, sous le règne du Sultan Seyyid Saïd qui en fît la capitale omane.
Il y privilégia la culture du giroflier et encouragea l’importation d’esclaves venant particulièrement du Congo ou d’Ouganda.
Notre guide nous raconte que chaque peuple du monde connu aurait accosté à Zanzibar, depuis environ 2750 avant notre ère, par les Assyriens. Dès lors, « visitée » par des navigateurs Perses, Égyptiens, Phéniciens et même par des chinois et des Portugais. Par la suite, les anglais, allemands, Français et même les belges!
L’arrivée de Vasco de Gama contribua à l’implantation portugaise depuis Mombasa aux plus grandes îles de l’archipel, se liant d’amitié avec certains souverains de cette région. Il y vit l’importance stratégique de créer des comptoirs sur ces côtes. Mais c’est de force que l’île d’Unguja fut prise, en 1503, par les portugais, contrairement aux autres régions. Contraignant le roi swahili de se plier aux exigences portugaises , il deviendra citoyen portugais et donnera, aux navires étrangers, un accès total aux ports de l’île.
Un peu moins d’un siècle plus tard, les britanniques récupèrent le contrôle de la côte orientale. A partir de là, à chaque siècle, la côte et les îles passèrent de main en main.
Jusqu’en 1698, où Oman reprend ses droits sur l’île, perdant son contrôle à la fin du 19ème siècle.
Retour sur notre visite.
En sortant du marché, nous nous retrouvons dans un dédale de rues. Je remarque que cette ville est gorgée de monuments remplis d’histoire mais aussi d’un mélange de cultures. Chaque rue renferme des surprises !
Temples hindous, palais omanais ou coloniaux, mosquées, églises autant bien entretenues ou couvertures de moisissures marquent le charme de cette ville.
Après une petite marche sous un soleil de plomb, sans réelle ombre pour se protéger, nous arrivâmes devant le Former Slave Market, la place à proprement parler du commerce d’esclave. On y trouve un monument dédié à ce moment triste de l’histoire.
Les portes sculptées font la renommée de cette partie du quartier. On en dénombre près de 500 dans la ville et elles sont reconnues mondialement. Depuis peu, la ville a entrepris de les restaurer. Chacune raconte son histoire propr, mais nous emmène aussi vers d’autres contrées, un souvenir pour moi de Grand Canaria ou même d’Egypte.
C’est un réel plaisir que de se promener ici. Je m’attarde parfois devant une porte de coiffeur ou d’hôtel en admiration devant les motifs que présentent ces sculptures et devant ces bâtiments qui sont de vrais musées en soi!
Le Dhow Palace.
Nous arrivons devant le Dhow Palace, l’un des plus ancien hôtel de la ville. Cette demeure seigneuriale fut construite en 1559. En 1924, elle fut louée comme bureaux et plus tard, comme appartements. À la révolution de 1964, les locataires partirent et le bâtiment resta à l’abandon. C’est en 1993, qu’il rouvre ses portes en tant qu’hôtel.
Nous continuons notre visite dans The Africa house Hotel. Au départ, il s’agissait d’un club anglais construit en 1888. Bien que cet hôtel soit du style colonial, son équipement est récent. Il possède un côté musée.
C’est après la révolution qu’il devint un luxueux hôtel et il possède une vue imprenable de l’océan indien.
Freddie Mercrury House
Reconnaissez-vous ce jeune garçon?
Pendant notre promenade, nous arrivâmes sur la Kenyatta road mais il me faut quelques secondes pour reconnaître le bâtiment jaune… La maison de Freddie Mercury! Vous connaissez Freddie, Mercury n’est ce pas ? Ce chanteur, musicien et compositeur exceptionnel, qui a chaque chanson créa quelque chose d’inattendu. Ici, ce n’est pas son lieu de naissance mais sa maison d’enfance au zanzibar.
Dernière visite avant le lunch, La plus vieille bâtisse de l’île, le fort omane.
Bâti en 1699, par les omanais après l’expulsion des portugais, il a eu bien des rôles différents au cours du temps. Garnison, terminal de train, club de dames, prison… Un amphithéâtre fut ajouté en 1990. Aujourd’hui, il est le siège du festival international du film de Zanzibar.
Il se trouve à côté de la maison des merveilles qui a une vue de son amphithéâtre .
Ici s’achève cette demi-journée, nous terminons par un délicieux repas sur le balcon d’un restaurant avec une vue de la plage. Le reste de la journée est destinée à Prison Island, je vous en parlerais dans un prochain article.
Votre dévouée Ninve,